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REGISTRES D

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rangue; et par ce que laditte Dame sceut que ledict Evesque parloit bien italien, luy feit elle mesme la responce bien à propos, respondant à chascun point de ce qu'elle avoit entendu par son chancelier l'Evesque du Puy'⁶¹, qui contenoit (sic) l'oraison dudict sieur Evesque. Et fut la responce de laditte Dame grandement louée et estimée par lesdictz Ambassadeurs.

Après, s'en allerent salluer la Royne, pour laquelle fut faict responce par l'Evesque de Parise.

Et après, s'en retournerent lesdictz Sieurs Ambassadeurs passer l'eaue pour aller en leurs logis, ne voullans pas ledict jour veoir le Roy de Poul-longne leur Roy, parce qu'ilz disoient le voulloir veoir ung jour à part pour luy faire plus d'honneur, comme ilz debvoient : qui fut cause de les remettre au samedy xxii™⁸ dudict mois.

22 août.

Lequel jour l'après disner, et pour venir avec plus d'apparence, délibérèrent de monter tous à cheval sur chevaulx fort richement enharnachez, et chacun desdictz Ambassadeurs menant sa famille parée, chacun de diverses coulleurs et riches habillemens la pluspart à la fason polonnoise W ; et pensoient ve-

Roy par Monsieur de LanssacW, pour sçavoir de leurs nouvelles et dispositions et s'ilz avoient besoing d'aulcune chose; comme le lendemain, vendredi xxi" au matin, furent aussy envoiez visiter de la part du Roy de Pollongne par les sieurs de Villequier 1²) et Chiverny '³>, pour les congratuler de leur venue et leur offrir toute faveur et bienveillance de la part dudict Sieur Roy de Polongne.

L'après disner dudict jour, lesd.Ambassadeurs demandèrent à estre oyz du Roy Trés Chrestien, et passèrent l'eaue dedans lesd, basteaulx qui leur estoient aprestez de la part desdictz Sieurs Prevost des. Marchans et Eschevins, et tendus de tappis de Turquie par dedans, hault et bas,, couvertz de thoille, cirée en forme de petites gondolles (*', pour venir au Louvre où ilz trouverent le Roy dedans la Grande Salle d'en hault, accompaigné des Princes, Cardinaulx et gens dc son Conseil. Et là, lesd. Sieurs Polonnois el autres de leur compaignie veinrent baiser la main du Roy; et fut portée Ia parolle, par l'Evesque de Posnanye, de la cause de leur venue. à laquelle fut faict responce par le sieur de Birague, Chancelier de France,'⁵'.

Et puis après, allerent trouver la Royne Mere en sa chambre, à laquelle ledict sieur Evesque feyt ha-

"' Au Registre, par inadvertance du scribe : Lussac. — Sm- ce personnage, voir la note i de la page 83.

'-²) «Le sieur de Villequier!- : Voir la note 5 de la page 92.

'-) Philippe Hurault, comte do Chiverny (1528-1599), conseiller au Parlement en i553, maître des Requêtes en 1562, épousa, en i566, Anne, fille du premier président Christophe de Thou. La faveur du cardinal de Lorraine et de la Beine Mère l'éleva aux fonctions de chancelier du duc d'Anjou; lors de l'élection de Henri air trône de Pologne, Chiverny prit le litre de chancelier d'Anjou et de Pologne, sans pour cela accompagner son souverain à Varsovie- Après son retour en France, Henri III on fit son garde des sceaux (1578) et lui donna la lieutenance générale de l'Orléanais et du pays Chartrain (1582). Tombé en disgrâce après la journée des Barricades, Chiverny reçut à nouveau la garde des sceaux de la main de Henri IV, qui lui témoigna jusqu'à la fin une grande estime. Il a laissé, outre la Généalogie de la maison des Hurault, des Mémoires d'Estat..- avec deux Instructions à ses enfans, qui ont été imprimés en 1636, in-4°, et plusieurs fois réimprimés depuis.

'⁴⁾ Voir à ce sujet le Mandement du Bureau en date du 18 août : ci-dessus, cote 3a.

'⁵⁾ «Le sieur de Birague, Chancelier de Francen : René Birago, ou do Birague, né vers 1509, à Milan. François I" .'attacha à son service et le pourvut successivement des charges de conseiller au Parlement de Paris, de surintendant de la Justice et de président du sénat de Turin. A la retraite du chancelier de l'Hospital (1570), Charles IX confia les sceaux à dè Birague, qui les garda jusqu'en 1578, où il fut créé cardinal. Il mourut à Paris le 24 novembre i583.

(⁶⁾ «L'Evesque du Puy, Chancelier de la Royne Meren : L'évêque titulaire du Puy était alors Antoine II de Senneterre (Sainct-Neclaire), fils de Nectaire, seigneur dudit lieu, et de Marguerite d'Estampes. Antoine, déjà abbé de Saint-Géraud d'Aurillac et de Monestier-Saint-Chaffre(S" Theofredi), fut promu; au siège du Puy dans le mois de juin de l'année i56i. — Néanmoins le titre épiscopal resta, attaché à la personne de son prédécesseur, Martin de Beaune de Semblançay, abbé de Royaumont, de Saint-Père-en-Vallée et de Coulombs. Désigné comme évèque du Puy en 1557, il obtint du roi HenriJ II la charge de sénéchal du Puy, fut nommé maitre dos Requêtes et en 1 564 chancelier de Catherine de Médicis (Gallia Christiana, t. II, col. 7,36), office vacant depuis le décès du cardinal Bertrand. Martin de Beaune, que Moréri fait mourir en 15-65, vivait encore en i58i. (Le P. Anselme : Histoire généalogique el chronologique, t. VIII, p. 284.)

C «L'Evesque de Paris- : Pierre V de Gondi, abbé de Saint-Jean-des-Vignes, de Saint-Martin de Pontoise et de plusieurs autres abbayes, évèque de Langres (i566), puis de Paris (9 mai i568). Né à Lyon en i533, d'une famille sortie de Florence, il dut à cette origine la faveur de Catherine de Médicis, qui lui fit obtenir la charge de grand aumônier et de chancelier de la reine Elisabeth. Ce prélat prit une large part à la politique intérieure et extérieure de son temps; créé cardinal en 1587, il ^m°urut le 17 février 1616.

(-) Dom Félibien donne ici quelques détails intéressants : "Le lendemain (22 août) après disné ils montèrent à cheval. Les Ambas-




100	REGISTRES D	[•573] rangue; et par ce que laditte Dame sceut que ledict Evesque parloit bien italien, luy feit elle mesme la responce bien à propos, respondant à chascun point de ce qu'elle avoit entendu par son chancelier l'Evesque du Puy'⁶¹, qui contenoit (sic) l'oraison dudict sieur Evesque. Et fut la responce de laditte Dame grandement louée et estimée par lesdictz Ambassadeurs. Après, s'en allerent salluer la Royne, pour laquelle fut faict responce par l'Evesque de Parise. Et après, s'en retournerent lesdictz Sieurs Ambassadeurs passer l'eaue pour aller en leurs logis, ne voullans pas ledict jour veoir le Roy de Poul-longne leur Roy, parce qu'ilz disoient le voulloir veoir ung jour à part pour luy faire plus d'honneur, comme ilz debvoient : qui fut cause de les remettre au samedy xxii™⁸ dudict mois. 22 août. Lequel jour l'après disner, et pour venir avec plus d'apparence, délibérèrent de monter tous à cheval sur chevaulx fort richement enharnachez, et chacun desdictz Ambassadeurs menant sa famille parée, chacun de diverses coulleurs et riches habillemens la pluspart à la fason polonnoise W ; et pensoient ve-
Roy par Monsieur de LanssacW, pour sçavoir de leurs nouvelles et dispositions et s'ilz avoient besoing d'aulcune chose; comme le lendemain, vendredi xxi" au matin, furent aussy envoiez visiter de la part du Roy de Pollongne par les sieurs de Villequier 1²) et Chiverny '³>, pour les congratuler de leur venue et leur offrir toute faveur et bienveillance de la part dudict Sieur Roy de Polongne. L'après disner dudict jour, lesd.Ambassadeurs demandèrent à estre oyz du Roy Trés Chrestien, et passèrent l'eaue dedans lesd, basteaulx qui leur estoient aprestez de la part desdictz Sieurs Prevost des. Marchans et Eschevins, et tendus de tappis de Turquie par dedans, hault et bas,, couvertz de thoille, cirée en forme de petites gondolles (*', pour venir au Louvre où ilz trouverent le Roy dedans la Grande Salle d'en hault, accompaigné des Princes, Cardinaulx et gens dc son Conseil. Et là, lesd. Sieurs Polonnois el autres de leur compaignie veinrent baiser la main du Roy; et fut portée Ia parolle, par l'Evesque de Posnanye, de la cause de leur venue. à laquelle fut faict responce par le sieur de Birague, Chancelier de France,'⁵'. Et puis après, allerent trouver la Royne Mere en sa chambre, à laquelle ledict sieur Evesque feyt ha-

"' Au Registre, par inadvertance du scribe : Lussac. — Sm- ce personnage, voir la note i de la page 83. '-²) «Le sieur de Villequier!- : Voir la note 5 de la page 92. '-) Philippe Hurault, comte do Chiverny (1528-1599), conseiller au Parlement en i553, maître des Requêtes en 1562, épousa, en i566, Anne, fille du premier président Christophe de Thou. La faveur du cardinal de Lorraine et de la Beine Mère l'éleva aux fonctions de chancelier du duc d'Anjou; lors de l'élection de Henri air trône de Pologne, Chiverny prit le litre de chancelier d'Anjou et de Pologne, sans pour cela accompagner son souverain à Varsovie- Après son retour en France, Henri III on fit son garde des sceaux (1578) et lui donna la lieutenance générale de l'Orléanais et du pays Chartrain (1582). Tombé en disgrâce après la journée des Barricades, Chiverny reçut à nouveau la garde des sceaux de la main de Henri IV, qui lui témoigna jusqu'à la fin une grande estime. Il a laissé, outre la Généalogie de la maison des Hurault, des Mémoires d'Estat..- avec deux Instructions à ses enfans, qui ont été imprimés en 1636, in-4°, et plusieurs fois réimprimés depuis. '⁴⁾ Voir à ce sujet le Mandement du Bureau en date du 18 août : ci-dessus, cote 3a. '⁵⁾ «Le sieur de Birague, Chancelier de Francen : René Birago, ou do Birague, né vers 1509, à Milan. François I" .'attacha à son service et le pourvut successivement des charges de conseiller au Parlement de Paris, de surintendant de la Justice et de président du sénat de Turin. A la retraite du chancelier de l'Hospital (1570), Charles IX confia les sceaux à dè Birague, qui les garda jusqu'en 1578, où il fut créé cardinal. Il mourut à Paris le 24 novembre i583. (⁶⁾ «L'Evesque du Puy, Chancelier de la Royne Meren : L'évêque titulaire du Puy était alors Antoine II de Senneterre (Sainct-Neclaire), fils de Nectaire, seigneur dudit lieu, et de Marguerite d'Estampes. Antoine, déjà abbé de Saint-Géraud d'Aurillac et de Monestier-Saint-Chaffre(S" Theofredi), fut promu; au siège du Puy dans le mois de juin de l'année i56i. — Néanmoins le titre épiscopal resta, attaché à la personne de son prédécesseur, Martin de Beaune de Semblançay, abbé de Royaumont, de Saint-Père-en-Vallée et de Coulombs. Désigné comme évèque du Puy en 1557, il obtint du roi HenriJ II la charge de sénéchal du Puy, fut nommé maitre dos Requêtes et en 1 564 chancelier de Catherine de Médicis (Gallia Christiana, t. II, col. 7,36), office vacant depuis le décès du cardinal Bertrand. Martin de Beaune, que Moréri fait mourir en 15-65, vivait encore en i58i. (Le P. Anselme : Histoire généalogique el chronologique, t. VIII, p. 284.) C «L'Evesque de Paris- : Pierre V de Gondi, abbé de Saint-Jean-des-Vignes, de Saint-Martin de Pontoise et de plusieurs autres abbayes, évèque de Langres (i566), puis de Paris (9 mai i568). Né à Lyon en i533, d'une famille sortie de Florence, il dut à cette origine la faveur de Catherine de Médicis, qui lui fit obtenir la charge de grand aumônier et de chancelier de la reine Elisabeth. Ce prélat prit une large part à la politique intérieure et extérieure de son temps; créé cardinal en 1587, il ^m°urut le 17 février 1616. (-) Dom Félibien donne ici quelques détails intéressants : "Le lendemain (22 août) après disné ils montèrent à cheval. Les Ambas-